jeudi 1 novembre 2018

LAMORLAYE : LES GENDARMES METTENT FIN A UNE CENTAINE DE CAMBRIOLAGES DANS LE QUARTIER DU LYS (Le Parisien)

Quatre cambrioleurs ont été interpellés. Ils sont suspectés d’avoir fait 102 victimes. Leur butin s’élève à 100 000 €.




Le butin était déposé par les malfaiteurs sur une parcelle isolée pour être tranquillement récupéré le lendemain du cambriolage. 
C’est un quartier où l’on voit les portails mais pas la maison, nichée le plus souvent au fin fond d’un vaste parc arboré. Le chic quartier du Lys, à Lamorlaye, a été, au printemps dernier, le terrain de jeu d’une équipe de cambrioleurs. Soupçonnés d’avoir fait, au total, 102 victimes, 3 voleurs présumés ont été placés en détention provisoire la semaine dernière. Un autre a été placé sous le statut de témoin assisté. L’affaire a été diffusée ce lundi sur la page Facebook de la gendarmerie de l’Oise. Une information judiciaire a été ouverte. « Nous sommes persuadés qu’il y avait d’autres auteurs », confie Nicolas Blot, chef d’escadron à la compagnie de gendarmerie de Chantilly.
Les cambriolages démarrent le 9 mars. Ils s’enchaînent à vitesse grand V. Les gendarmes mettent en place un groupe d’enquêteurs dédiés. Nom de code de l’opération : « Lys 60 ». Un spécialiste des faits en série arrive en renfort. Car le mode opératoire ne varie pas. Les malfaiteurs fracturent une porte ou une fenêtre fragile. Ils raflent tout ce qu’ils peuvent : outils, téléphones, tondeuses… Puis le butin est déposé sur une parcelle isolée en bout de rue pour être tranquillement récupéré le lendemain.

Des malfaiteurs patients

Les voleurs tombent parfois nez à nez avec leurs victimes. « Il n’y a jamais eu de violence. Ils prenaient immédiatement la fuite », souligne Nicolas Blot. Les malfaiteurs savent également se montrer patients. Ils emportent les clés de la maison visitée ou de la voiture des propriétaires pour revenir tranquillement se servir quelques jours plus tard. Audacieux, ils cambriolent parfois deux fois au même endroit en peu de temps. Le fruit de ces larcins s’élève à 100 000 €.
Pour les gendarmes, la surveillance se révèle compliquée à mettre en place. « Le terrain, avec de grandes haies et des maisons très éloignées les unes des autres, ne jouait pas en notre faveur. Avec l’accord des propriétaires, nous avons déployé des dispositifs de sécurité directement dans les habitations. Nous avons patrouillé dans des véhicules banalisés. Et un hélicoptère équipé d’une caméra thermique intervenait en renfort », détaille Nicolas Blot.

L’appel à la prudence des gendarmes

Le 31 mai, les efforts des militaires payent. Un homme est interpellé en flagrant délit. Deux comparses prennent la fuite. Les chiens de la gendarmerie remontent leurs traces et tombent sur leurs habits. L’exploitation des traces ADN sur les vêtements est concluante. Une surveillance téléphonique est mise en place. La trace des appareils ayant émis à Lamorlaye les nuits des faits est patiemment remontée. Quatre hommes, originaires de Montmorency (Val-d’Oise), connus pour des faits mineurs de délinquance, sont finalement interpellés.
Les gendarmes recommandent la plus grande prudence aux habitants du quartier du Lys et leur conseillent de signaler tout véhicule suspect. Le détachement spécial qui surveillait la demeure de l’ex-ministre de l’Intérieur et Premier ministre Bernard Cazeneuve (PS), résident du secteur, est parti l’année dernière. Et, contrairement aux idées reçues, ces grandes bâtisses luxueuses ne sont pas toutes équipées d’alarmes dernier cri. « Il semblerait que non, constate le militaire. Et dans ce coin, une sirène peut hurler toute la nuit, cela ne servira à rien. »

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